Les grandes sociétés de médias au QuébecAfin de mieux comprendre l’importance du sujet, voici un court résumé des principales sociétés exploitant les médias au Québec.
Astral MediaAstral Media est le plus grand exploitant de télévision spécialisée, payante et à la carte au Canada, en français et en anglais. À l'automne 2003, leurs parts de marché étaient de 9,7 % au Québec et de 2,1 % dans le reste du Canada. L’entreprise est l'une des plus importantes sociétés canadiennes dans le domaine de la télévision spécialisée, de la diffusion radio et du marketing extérieur.
BCEBell Globemedia est détenteur du quotidien le plus lu au Canada, The Globe and Mail. Il est publié à près de 318 400 exemplaires en semaine et à 399 057 copies le samedi. Il est propriétaire du réseau de télé le plus écouté au Canada, CTV, et en totalité de 21 de ses 24 stations. En septembre 2001, Cogeco et Bell Globemedia ont pris possession de Télévision Quatre-Saisons, dans une proportion de 40-60, le troisième réseau le plus écouté. Bell Globemedia possède 17 canaux spécialisés et trois services de télévision à la carte. 7,9% des parts de marché au Québec (excluant TQS qui appartient majoritairement à Cogeco) sont détenus par Bell Globemedia.
CogecoEn 2003, Cogeco avait 11,7% du marché de la câblodistribution. Le consortium Cogeco est actionnaire à 60% du réseau TQS.
Corus Entertainment
Corus est le plus grand exploitant de stations radiophonique au Canada, tant en termes de revenus que de cotes d'écoute. Il compte 53 stations réparties en Colombie-Britannique, en Alberta, au Manitoba, en Ontario et au Québec. Il se spécialise dans la production d’émissions télévisées destinées aux enfants.
Power CorporationGesca, filiale de Power Corporation, possède 51,4% des quotidiens francophones québécois; soit La Presse, Le Quotidien, Le Nouvelliste, La Tribune, Le Soleil, Le Droit et La Voix de l'Est; lui donnant le titre de principal éditeur de quotidiens au Canada. Principalement, elle oeuvre dans les services financiers et l'assurance, mais aussi dans l'eau, la production électrique, les minéraux et le secteur des communications.
QuebecorLa filiale Corporation Sun Media de Quebecor possède 45 % des tirages des quotidiens francophones au Canada, et 25% des hebdomadaires. Côté télévision, à l’automne 2004, Quebecor contrôlait 30,1% du marché télévisuel québécois, entre autre grâce au réseau TVA, le plus gros réseau privé au Québec. À la fin de 2004, 75% des parts de Toronto One… le reste du pourcentage étant la propriété de Sun Media, filiale de Quebecor. Le groupe opère également des entreprises d'édition de livres et de disques, d'impression, de distribution, de commerce de détail, de câblodistribution et fournisseur Internet.
Groupe TranscontinentalLe Groupe Transcontinental est actif dans l'impression, l'édition et le marketing interactif. Il est le septième plus important imprimeur commercial en Amérique du Nord, deuxième éditeur de magazines au Canada après Rogers Media et le plus important éditeur de journaux hebdomadaires au Québec.
Le problème que plusieurs soulèvent est le fait que la grande majorité des médias québécois sont contrôlés par les mêmes entreprises, laissant très peu, même trop peu, de place à des opinions différentes. Prenons comme exemple, puisque tout le monde le connaît, Quebecor.
L’exemple QuebecorQuebecor possède TVA sur lequel est diffusé quotidiennement, selon la saison, la fabuleuse émission Star Académie, animée par nul autre que Julie Snyder, amie de cœur du PDG de Quebecor, et qui attire 3.2 millions de téléspectateurs chaque dimanche. Le tout produit par les Productions J… « J » comme dans Julie…
Cette télé-réalité est annoncée sur les ondes de TVA et LCN, ainsi que sur Canoë.ca, réseaux appartenant à la société de Pierre-Karl Péladeau. Quotidiennement, les journaux appartenant au magnat de la convergence médiatique québécoise, nous « informe » de la vie des « futurs-vedettes » qui seront la propriété de monsieur Péladeau et de ses multiples filiales, allant même jusqu’à écarter la guerre en Irak de la page-couverture pour parler de la crise d’angoisse d’un académicien… Hebdomadairement, les « tellement informatives » revues tel le TV Hebdo et TV 7 Jours nous parlent des émissions à venir. De plus, une formidable option s’offre aux abonnés de Vidéotron : payer pour pouvoir suivre 24 heures sur 24 les formidables académiciens. Là ne s’arrête pas le problème de convergence! Une fois tout le battage médiatique entourant Star Académie et ses galas, vient la sortie de disques des « artistes » sortants; ceux-ci produits par des filiales de Quebecor, tel que Musicor, et qui seront vendus en « tonnes de copies » chez Archambault, Zik.ca (boutique d’achat de musique en ligne) et dans les SuperClub Vidéotron. Imaginez les profits faramineux engendrés par ce petit manège. La faculté en sciences de l’administration de l’Université Laval rapportait qu’en 2003, première année de l’émission, il y eu 47% de hausse par rapport à l’année précédente.
Les magazines à potins sont plus que ravis de pouvoir bénéficier d’un sujet aussi populaire. Tout le monde connaît le sujet, une grande majorité l’aime puisqu’il est diffusé sur une des plus grandes chaînes de télévision québécoise et des journalistes avec l’imagination d’un enfant d’âge pré-scolaire utilise ce que les gens ont vu à la télé durant la semaine, le mélange avec quelques potins obtenues par l’entourage de la production, écrivent un texte de plusieurs pages et attendent la manne que rapportera la prochaine parution de leur revue.
La diversité d’informationTel que mentionné dans la première partie du texte, Gesca contrôle 51,4% du marché des quotidiens. Quebecor en possède en plus 45%. Faites le calcul, il reste à peine 4% du marché pour les autres quotidiens. La diversité des nouvelles ne pratiquement pas selon les journaux de chacune de ces entreprises. Le Journal de Québec et le Journal de Montréal nous présente les mêmes nouvelles, parfois réécrites par d’autres journalistes pour varier. Mais la seule chose qui varie vraiment d’un journal à l’autre est la publicité, et même là… De plus, 50% du marché télévisuel est exploité par ces grandes entreprises, dont 30% seulement par Quebecor; laissant seulement la moitié du marché aux autres concurrents.
Ce qui distingue La Presse, Le Soleil et ses autres éditions variant selon la région des journaux de Quebecor est certainement le sensationnalisme. Quebecor tire profit d’un peuple facilement impressionnable en les attirant tant vers leur réseau de télévision que vers leurs magazines ou quotidiens.
Dans l’article « Médias :La convergence au pouvoir », Paul Cauchon écrit « On peut compter à l'infini le nombre d'articles publiés par l'un et par l'autre [Quebecor et les autres médias concurrents], mais il ne faut pas perdre de vue l'essentiel : en permettant à Quebecor de posséder autant de médias écrits et électroniques la société québécoise a engendré un véritable monstre qui contamine maintenant l'ensemble de la couverture journalistique. »
Aucune réglementationDans un article du Centre d’études sur les médias de l’Université Laval, il était dit qu’aucune réglementation n’a jamais été adopté au Canada concernant la limitation spécifique la concentration de la propriété des médias. En plus, l’organisme, n’a pas de juridiction sur la propriété des journaux et que, dans ce secteur, seules les règles générales relatives à la concurrence s’appliquent.
Les solutions possibles pour l’avenirSelon moi, les seules solutions pour prévenir la montée grandissante de la convergence médiatique sera d’instaurer une législation limitant l’exploitation des médias par une même société. Et ce, non pas seulement pour empêcher l’enrichissement des capitalistes, mais de permettre à la population de s’informer adéquatement et avec une certaine variété.