Mumia Abu-Jamal pourrait avoir un nouveau procès
Les supporteurs de Mumia Abu-Jamal, qui est dans le couloir de la mort depuis 25 ans, sont confiants que le troisième appel devant la Court de Philadelphie, le 17 mai, lui permettra d’avoir un nouveau procès.
La court entendra trois réclamations à propos du procès d’Abu-Jamal en 1982 où des violations constitutionnelles étaient évidentes. Son avocat, Robert R. Bryan, va argumenter, tout d’abord, que la poursuite a illégalement retiré des jurés qualifiés du cas puisqu’ils étaient Noirs. Dans une ville où près de 44% de la population est noire, seulement deux membres du jury étaient Afro-américains.
La seconde réclamations est que l’addition de la poursuite était inconstitutionnelle, en disant aux jurés de « ne pas s’inquiéter d’être convaincus » puisqu’Abu-Jamal aurait le droit d’en appeler de leur verdict.
La troisième réclamation est à propos de la polarisation juridique du défunt Albert Sabo. Sabo était appelé « hanging judge » [le juge qui pend] puisqu’il a condamné à mort plus de gens que n’importe quel juge de l’état de la Pennsylvanie. À l’époque, un sténographe de la court avait fait une sortie et avait témoigné qu’avant le procès, il avait entendu dire le Juge Sabo dire « Je vais les aider à brûler ce nègre. » [I’m going to help them fry the nigger]
Cependant, la court va aussi entendre les demandes de la poursuite concernant le rétablissement de la peine de mort d’Abu-Jamal. En 2001, un juge avait confirmé que les preuves n’étaient pas suffisante et avait suspendu sa peine de mort. Alternativement, la court pourrait décider que Mumia Abu-Jamal reste en prison pour la vie, sans possibilité de libération conditionnelle.
Durant la nuit du 9 décembre 1981, alors qu’Abu-Jamal était assis dans son taxi au centre-ville de Philadelphie, il a aperçu son frère, William Cook, chancelant dans la rue. Abu-Jamal est alors accouru pour voir ce qui arrivait. Quelques minutes plus tard, la police le trouvait, ainsi que l’officier Daniel Faulkner touché par une balle, au sol. Faulkner est mort et Abu-Jamal a été arrêté, sauvagement battu et amené dans un état critique à un hôpital.
Lors de son procès en 1982, Abu-Jamal a plaidé innocent, disant qu’il n’avait pas tué Faulkner et qu’il ne savait rien à propos de ce meurtre. Abu-Jamal a demandé de se représenter lui-même à son process, mais le Juge Sabo a refusé et lui a fourni un avocat. Mumia Abu-Jamal n’avait pas été autorisé à assister à la majeure partie de son procès puisqu’il était accusé de perturber les procédures.
Le procès a eu de nombreux aspects illégaux – incluant des preuves détruites, coercition de témoins, réunions secrètes de trois membres du jury et l’échec de tester l’arme enregistrée d’Abu-Jamal ou de tester sa main pour des résidus de poudre sur la scène du crime.
En 1995, Arnold Beverly, en prison pour un autre meurtre, a confessé que lui et un autre homme avait été engagé pour tuer l’officier Faulkner. Les confessions ont été validées par deux tests de détecteurs de mensonges administrés par des experts en polygraphe. Lors d’un appel en 2005, la Juge Pamela Dembe avait refusé les confessions parce qu’elle manquait d’opportunité et a refusé l’appel d’Abu-Jamal.
Ce dossier est un des cas importants en justice sociale puisque c’est un combat contre la persécution pour la dissidence politique. Mumia Abu-Jamal est un prisonnier politique.
Lorsqu’il était adolescent, il a été un membre fondateur du chapitre de Philadelphie du Black Panther Party. Durant son procès, cette information a été présentée en tant que preuve de préméditation.
Il était le président de l’Association des Journalistes Noirs à l’époque de son arrestation. Il a aussi été le directeur des nouvelles d’une station de radio et il a rapporté la nouvelle à différentes stations. Il a rapporté la brutalité policière, la corruption policière et les autres problèmes que personne n’osait toucher tel que l’attaque de la police contre l’organisation MOVE en 1978. Il continue à être un journaliste reconnu, même s’il est dans le couloir de la mort et il a souvent rapporté différents problèmes : des complexes pénitenciers à la guerre en Irak, il est un correspondant prolifique pour Prison Radio. Ses commentaires sont diffusés sur plus de 100 stations de radio.
Ce n’est pas une surprise que l’Ordre Fraternel de Police aie aidé les médias corporatifs à organiser une campagne nationale pour empêcher Abu-Jamal d’avoir un nouveau procès équitable et en faisant la promotion de son exécution.
En raison de l’injustice flagrante dans ce dossier, un large mouvement de militantisme pour la libération de Mumia Abu-Jamal s’est développé au cours des années. Des célébrités tels que Danny Glover, Susan Sarandon, Rage Against The Machine et Anti-Flag se sont prononcés en faveur d’un nouveau procès. Nelson Mandela, Fidel Castro et Danielle Mitterand (l’ancienne Première dame française) supportent sa cause.
Le Comité international des amis et de la famille de Mumia Abu-Jamal incite à une mobilisation massive devant l’édifice fédéral de Philadelphie le 17 mai.