vendredi 11 mai 2007

Duceppe et Marois dans la course au Parti Québécois

Bien qu’il avait affirmé plus tôt cette semaine qu’il devait prendre du temps pour penser à la question, Gilles Duceppe a annoncé dès aujourd’hui qu’il se lancerait dans la course à la chefferie du Parti Québecois (PQ).

« Dans le meilleur intérêt du mouvement souverainiste, j'estime qu'il est temps de mettre fin au suspens. J'annonce donc que je serai candidat à la direction du Parti québécois », a déclaré le chef du Bloc québécois par voie de communiqué. Il rencontrera la presse lundi à Québec pour préciser ses intentions.

Quelques minutes après la diffusion de son communiqué, le camp Marois répliquait en émettant à son tour un communiqué confirmant qu’elle présenterait sa candidature.

Les deux grands noms de cette course devront se battre sur des sujets sensiblement les même puisque tous les deux sont associés au centre-gauche modéré. Toutefois, Mme Marois, ex-députée de Taillon, jouera une carte un peu plus traditionaliste selon les différents analystes.

Pour les gauchistes au sein du PQ, M. Duceppe pourrait avoir un avantage concernant ses idées. L’actuel chef du Bloc Québécois était, dans sa jeunesse, membre militant du Parti communiste ouvrier (PCO). Mme Marois ou M. Duceppe devrait avoir une grande partie des votes de la gauche, alors que Joseph Facal, s’il s’embarque dans la course, risque de récolter une bonne partie des votes de droite selon plusieurs.

Sources:
http://www.cyberpresse.ca/article/20070511/CPFRONTPAGE/70511104/6669/CPACTUALITES
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2007/05/11/002-duceppe-candidat.shtml
http://www2.parl.gc.ca/Parlinfo/Files/Parliamentarian.aspx?Item=ed3d4160-8a5a-4efc-a0a6-d65deeb994d9&Language=F&Section=FederalExperience
http://www.blocquebecois.org/fr/le_chef.asp

jeudi 10 mai 2007

Bayrou lance le « Mouvement démocrate »

Le centriste François Bayrou, qui a réussi à se tailler une place à la dernière présidentielle française, a lancé aujourd’hui, jeudi, le « Mouvement démocrate ». Il tente ainsi de survivre politiquement alors qu’une grande partie de ses troupes se sont ralliées au nouveau président droitiste Nicolas Sarkozy.

« Rien n'est plus important que de bâtir en France un contre-pouvoir libre », a déclaré M. Bayrou, âgé de 55 ans, qui ambitionne de prolonger sa percée aux législatives de juin. Rappelons que le président de l’UDF était arrivé troisième avec 18,57% des suffrages à la dernière présidentielle.

Lors du conseil national de son parti, l'UDF, il a annoncé la «constitution d'une force politique nouvelle, indépendante, ouverte, le Mouvement démocrate».

Cette annonce a été approuvée par un vote à main levée, la nouvelle formation ne devant être formellement créée que lors d'un Congrès qui se tiendra «à l'automne».
M. Bayrou a précisé que «le Mouvement démocrate présentera ses candidats aux élections législatives» des 10 et 17 juin.

«Nous ne sommes pas des opposants systématiques, nous sommes des hommes et des femmes libres», a-t-il assuré. «Nous voulons des parlementaires [...] qui décideront en conscience, décidés à voter oui si les textes sont justes, non s'ils sont injustes», a-t-il dit.

Actuel président de l'UDF, il avait prôné, durant la campagne présidentielle, le dépassement du clivage gauche-droite, obtenant au premier tour près de 7 millions de voix, et annonçant avant le second qu'il ne voterait pas pour le candidat de droite Nicolas Sarkozy. Il ne s’était toutefois pas prononcé en faveur de Ségolène Royal, la socialiste.

Contrairement à l’UDF, qui est traditionnellement une alliée de la droite, le « Mouvement démocrate » est censé s’ouvrir au centre-gauche. M. Bayrou aimerait aussi attirer dans ses rangs des personnalités ou formations, comme le mouvement écologiste de l’ancienne ministre Corinne Lepage.

Les sondages révèlent que les intentions de vote pour le Mouvement démocrate aux législatives de juin se situeraient entre 12% et 15%. Cependant, le mode de scrutin majoritaire n’avantage habituellement pas les petites formations.

Selon l’institut BVA, le Mouvement démocrate ne ferait élire que de 8 à 13 députés aux législatives, contre 29 actuellement pour l’UDF.

Alors que la grande majorité des siens – au moins 22 des 29 députés de l’UDF – aient déserté pour le clan Sarkozy, M. Bayrou joue sa survie politique.

Il a dit vouloir « tracer une voie nouvelle», arguant de «l'aspiration au rassemblement des Français » et de leur désir de « synthèse démocratique et sociale ».

François Bayrou a tenu à préciser qu’il « n’avait pas quitté l’allégeance d’un côté pour aller s'enfermer dans l'allégeance de l'autre », sous les applaudissements d'une salle captivée par la cause.

Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste, a affirmé, jeudi, que la porte était ouverte à une telle alliance en jugeant que « la rupture de M. Bayrou avec la droite était irréversible » et que Ségolène Royal avait eu raison de parler de la possibilité de faire « un bout de chemin » ensemble.

Source:
http://www.cyberpresse.ca/article/20070510/CPMONDE/70510033/5281/CPMONDE

Mégadépotoir à Thetford Mines: l'environnement négligé

Thetford Mines, le 10 mai 2007 — Afin de répondre aux nouvelles normes de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles, la ville de Thetford Mines vient d'annoncer un projet de mégadépotoir dans le secteur de Robertsonville.

Dès 2009, la totalité des ordures qui étaient partagées entre Disraeli, Lac Mégantic et Robertsonville seront acheminées au site de Robertsonville. Le projet est évalué à plus de 23 millions de dollars et la durée de vie utile du dépotoir est estimée à 30 ans. C'est toute la population des MRC de l'Amiante et du Granit qui enverront les déchets à Thetford Mines, soit 71 000 personnes.


Selon Luc Berthold, maire de la ville de Thetford Mines, « Ce consensus permettra aux deux MRC d'assumer de façon responsable leurs obligations en matière de gestion des matières résiduelles ».

Impacts environnementaux

Bien qu'Alexandre Meilleur, directeur de la Régie intermunicipale de la région de Thetford se fasse rassurant face aux impacts environnementaux, aucunes données concrètes n'ont été révélées. Déjà des citoyens ont mis en branle un mouvement de protestation en faisant circuler une pétition qui dénonce le déffrichage qui sera nécessaire pour accueillir les ordures des municipalités environnantes.

Séances d'informations

Deux séances publiques d'information auront lieu au début du mois de mai, soit le mardi 8 mai à Lac Mégantic et le jeudi 17 mai à 19 h, à la Salle du conseil des maires de la MRC de L'Amiante au 3830, boul. Frontenac Ouest, Thetford Mines.

Sources:
http://www.courrierfrontenac.qc.ca/contenu/en_manchette.cfm?noManchette=13139
http://www.ville.thetfordmines.qc.ca/info.php?noPage=131

Mumia Abu-Jamal pourrait avoir un nouveau procès

Les supporteurs de Mumia Abu-Jamal, qui est dans le couloir de la mort depuis 25 ans, sont confiants que le troisième appel devant la Court de Philadelphie, le 17 mai, lui permettra d’avoir un nouveau procès.

La court entendra trois réclamations à propos du procès d’Abu-Jamal en 1982 où des violations constitutionnelles étaient évidentes. Son avocat, Robert R. Bryan, va argumenter, tout d’abord, que la poursuite a illégalement retiré des jurés qualifiés du cas puisqu’ils étaient Noirs. Dans une ville où près de 44% de la population est noire, seulement deux membres du jury étaient Afro-américains.

La seconde réclamations est que l’addition de la poursuite était inconstitutionnelle, en disant aux jurés de « ne pas s’inquiéter d’être convaincus » puisqu’Abu-Jamal aurait le droit d’en appeler de leur verdict.

La troisième réclamation est à propos de la polarisation juridique du défunt Albert Sabo. Sabo était appelé « hanging judge » [le juge qui pend] puisqu’il a condamné à mort plus de gens que n’importe quel juge de l’état de la Pennsylvanie. À l’époque, un sténographe de la court avait fait une sortie et avait témoigné qu’avant le procès, il avait entendu dire le Juge Sabo dire « Je vais les aider à brûler ce nègre. » [I’m going to help them fry the nigger]

Cependant, la court va aussi entendre les demandes de la poursuite concernant le rétablissement de la peine de mort d’Abu-Jamal. En 2001, un juge avait confirmé que les preuves n’étaient pas suffisante et avait suspendu sa peine de mort. Alternativement, la court pourrait décider que Mumia Abu-Jamal reste en prison pour la vie, sans possibilité de libération conditionnelle.

Durant la nuit du 9 décembre 1981, alors qu’Abu-Jamal était assis dans son taxi au centre-ville de Philadelphie, il a aperçu son frère, William Cook, chancelant dans la rue. Abu-Jamal est alors accouru pour voir ce qui arrivait. Quelques minutes plus tard, la police le trouvait, ainsi que l’officier Daniel Faulkner touché par une balle, au sol. Faulkner est mort et Abu-Jamal a été arrêté, sauvagement battu et amené dans un état critique à un hôpital.

Lors de son procès en 1982, Abu-Jamal a plaidé innocent, disant qu’il n’avait pas tué Faulkner et qu’il ne savait rien à propos de ce meurtre. Abu-Jamal a demandé de se représenter lui-même à son process, mais le Juge Sabo a refusé et lui a fourni un avocat. Mumia Abu-Jamal n’avait pas été autorisé à assister à la majeure partie de son procès puisqu’il était accusé de perturber les procédures.

Le procès a eu de nombreux aspects illégaux – incluant des preuves détruites, coercition de témoins, réunions secrètes de trois membres du jury et l’échec de tester l’arme enregistrée d’Abu-Jamal ou de tester sa main pour des résidus de poudre sur la scène du crime.

En 1995, Arnold Beverly, en prison pour un autre meurtre, a confessé que lui et un autre homme avait été engagé pour tuer l’officier Faulkner. Les confessions ont été validées par deux tests de détecteurs de mensonges administrés par des experts en polygraphe. Lors d’un appel en 2005, la Juge Pamela Dembe avait refusé les confessions parce qu’elle manquait d’opportunité et a refusé l’appel d’Abu-Jamal.

Ce dossier est un des cas importants en justice sociale puisque c’est un combat contre la persécution pour la dissidence politique. Mumia Abu-Jamal est un prisonnier politique.

Lorsqu’il était adolescent, il a été un membre fondateur du chapitre de Philadelphie du Black Panther Party. Durant son procès, cette information a été présentée en tant que preuve de préméditation.

Il était le président de l’Association des Journalistes Noirs à l’époque de son arrestation. Il a aussi été le directeur des nouvelles d’une station de radio et il a rapporté la nouvelle à différentes stations. Il a rapporté la brutalité policière, la corruption policière et les autres problèmes que personne n’osait toucher tel que l’attaque de la police contre l’organisation MOVE en 1978. Il continue à être un journaliste reconnu, même s’il est dans le couloir de la mort et il a souvent rapporté différents problèmes : des complexes pénitenciers à la guerre en Irak, il est un correspondant prolifique pour Prison Radio. Ses commentaires sont diffusés sur plus de 100 stations de radio.

Ce n’est pas une surprise que l’Ordre Fraternel de Police aie aidé les médias corporatifs à organiser une campagne nationale pour empêcher Abu-Jamal d’avoir un nouveau procès équitable et en faisant la promotion de son exécution.

En raison de l’injustice flagrante dans ce dossier, un large mouvement de militantisme pour la libération de Mumia Abu-Jamal s’est développé au cours des années. Des célébrités tels que Danny Glover, Susan Sarandon, Rage Against The Machine et Anti-Flag se sont prononcés en faveur d’un nouveau procès. Nelson Mandela, Fidel Castro et Danielle Mitterand (l’ancienne Première dame française) supportent sa cause.

Le Comité international des amis et de la famille de Mumia Abu-Jamal incite à une mobilisation massive devant l’édifice fédéral de Philadelphie le 17 mai.

lundi 7 mai 2007

L'ASSÉ vers une grève générale illimitée

Montréal, le 7 mai 2007 - L’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) déclenchera une grève générale illimitée pour la gratuité scolaire à l’automne 2007. Suite à l’annonce du dégel des frais de scolarité, l’ASSÉ a fait savoir à la ministre Courchesne sa ferme intention de redonner à l’éducation sa juste place dans la société québécoise. Les membres de l’association étudiante nationale poursuivent la lutte pour une éducation accessible, gratuite et de qualité.

Lors de leur Congrès annuel, les associations membres de l’ASSÉ ont décidé de réagir massivement à l’annonce de dégel des frais de scolarité. C’est la lutte pour une éducation gratuite, accessible et de qualité que les étudiants et étudiantes entameront dès l’automne 2007. « Nous avons prévenu le gouvernement de nos intentions : contre le dégel, nous sommes prêts et prêtes à déclarer la grève pour la gratuité scolaire ! » s’insurge Jaouad Laaroussi, porte-parole de l’association.

Des délégué-e-s de l’ASSÉ ont rencontré Michelle Courchesne, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, suite à l’invitation de cette dernière. La ministre a évoqué la « légitimité » de son gouvernement récemment élu pour justifier sa fermeture face aux revendications étudiantes. L’ASSÉ a fait savoir à la ministre que ses revendications s’adressent à l’ensemble de la société québécoise, tout en exigeant des négociations publiques, transparentes et démocratiques.

L’été ne sera pas de tout repos pour les étudiants et étudiantes, qui dès octobre décideront en assemblées générales de l’entrée en grève. Bon nombre d’actions sont à prévoir d’ici là : l’ASSÉ compte ne pas laisser sous silence cette nouvelle attaque menée contre la démocratisation de l’éducation et l’accessibilité aux études.

Seule association étudiante nationale comprenant des membres de tous les cycles d’enseignement supérieur confondus, l’ASSÉ regroupe actuellement plus de 42 000 membres dans les cégeps et les universités du Québec. Elle milite depuis sa création pour la gratuité scolaire à tous les niveaux.


Source: Hubert Gendron-Blais
http://www.asse-solidarite.qc.ca/spip.php?article723&lang=fr

dimanche 6 mai 2007

La convergence des médias au Québec

Dans notre société capitaliste actuelle, tous les moyens sont bons pour s’enrichir. Les dirigeants des médias partout à travers le monde on bien compris comment s’y prendre : contrôler le maximum des ressources d’informations du peuple. Le phénomène s’est propagé jusqu’au Québec. L’exemple le plus connu est certainement celui de Quebecor inc. Cette analyse présente le contexte de la convergence médiatique au Québec, les grands groupes médiatiques et les opinions les entourant; le tout saupoudré de ma critique personnelle.


Les grandes sociétés de médias au Québec
Afin de mieux comprendre l’importance du sujet, voici un court résumé des principales sociétés exploitant les médias au Québec.


Astral Media
Astral Media est le plus grand exploitant de télévision spécialisée, payante et à la carte au Canada, en français et en anglais. À l'automne 2003, leurs parts de marché étaient de 9,7 % au Québec et de 2,1 % dans le reste du Canada. L’entreprise est l'une des plus importantes sociétés canadiennes dans le domaine de la télévision spécialisée, de la diffusion radio et du marketing extérieur.


BCE
Bell Globemedia est détenteur du quotidien le plus lu au Canada, The Globe and Mail. Il est publié à près de 318 400 exemplaires en semaine et à 399 057 copies le samedi. Il est propriétaire du réseau de télé le plus écouté au Canada, CTV, et en totalité de 21 de ses 24 stations. En septembre 2001, Cogeco et Bell Globemedia ont pris possession de Télévision Quatre-Saisons, dans une proportion de 40-60, le troisième réseau le plus écouté. Bell Globemedia possède 17 canaux spécialisés et trois services de télévision à la carte. 7,9% des parts de marché au Québec (excluant TQS qui appartient majoritairement à Cogeco) sont détenus par Bell Globemedia.


Cogeco
En 2003, Cogeco avait 11,7% du marché de la câblodistribution. Le consortium Cogeco est actionnaire à 60% du réseau TQS.
Corus Entertainment
Corus est le plus grand exploitant de stations radiophonique au Canada, tant en termes de revenus que de cotes d'écoute. Il compte 53 stations réparties en Colombie-Britannique, en Alberta, au Manitoba, en Ontario et au Québec. Il se spécialise dans la production d’émissions télévisées destinées aux enfants.


Power Corporation
Gesca, filiale de Power Corporation, possède 51,4% des quotidiens francophones québécois; soit La Presse, Le Quotidien, Le Nouvelliste, La Tribune, Le Soleil, Le Droit et La Voix de l'Est; lui donnant le titre de principal éditeur de quotidiens au Canada. Principalement, elle oeuvre dans les services financiers et l'assurance, mais aussi dans l'eau, la production électrique, les minéraux et le secteur des communications.


Quebecor
La filiale Corporation Sun Media de Quebecor possède 45 % des tirages des quotidiens francophones au Canada, et 25% des hebdomadaires. Côté télévision, à l’automne 2004, Quebecor contrôlait 30,1% du marché télévisuel québécois, entre autre grâce au réseau TVA, le plus gros réseau privé au Québec. À la fin de 2004, 75% des parts de Toronto One… le reste du pourcentage étant la propriété de Sun Media, filiale de Quebecor. Le groupe opère également des entreprises d'édition de livres et de disques, d'impression, de distribution, de commerce de détail, de câblodistribution et fournisseur Internet.


Groupe Transcontinental
Le Groupe Transcontinental est actif dans l'impression, l'édition et le marketing interactif. Il est le septième plus important imprimeur commercial en Amérique du Nord, deuxième éditeur de magazines au Canada après Rogers Media et le plus important éditeur de journaux hebdomadaires au Québec.

Le problème que plusieurs soulèvent est le fait que la grande majorité des médias québécois sont contrôlés par les mêmes entreprises, laissant très peu, même trop peu, de place à des opinions différentes. Prenons comme exemple, puisque tout le monde le connaît, Quebecor.

L’exemple Quebecor

Quebecor possède TVA sur lequel est diffusé quotidiennement, selon la saison, la fabuleuse émission Star Académie, animée par nul autre que Julie Snyder, amie de cœur du PDG de Quebecor, et qui attire 3.2 millions de téléspectateurs chaque dimanche. Le tout produit par les Productions J… « J » comme dans Julie… Cette télé-réalité est annoncée sur les ondes de TVA et LCN, ainsi que sur Canoë.ca, réseaux appartenant à la société de Pierre-Karl Péladeau. Quotidiennement, les journaux appartenant au magnat de la convergence médiatique québécoise, nous « informe » de la vie des « futurs-vedettes » qui seront la propriété de monsieur Péladeau et de ses multiples filiales, allant même jusqu’à écarter la guerre en Irak de la page-couverture pour parler de la crise d’angoisse d’un académicien… Hebdomadairement, les « tellement informatives » revues tel le TV Hebdo et TV 7 Jours nous parlent des émissions à venir. De plus, une formidable option s’offre aux abonnés de Vidéotron : payer pour pouvoir suivre 24 heures sur 24 les formidables académiciens. Là ne s’arrête pas le problème de convergence! Une fois tout le battage médiatique entourant Star Académie et ses galas, vient la sortie de disques des « artistes » sortants; ceux-ci produits par des filiales de Quebecor, tel que Musicor, et qui seront vendus en « tonnes de copies » chez Archambault, Zik.ca (boutique d’achat de musique en ligne) et dans les SuperClub Vidéotron. Imaginez les profits faramineux engendrés par ce petit manège. La faculté en sciences de l’administration de l’Université Laval rapportait qu’en 2003, première année de l’émission, il y eu 47% de hausse par rapport à l’année précédente.

Les magazines à potins sont plus que ravis de pouvoir bénéficier d’un sujet aussi populaire. Tout le monde connaît le sujet, une grande majorité l’aime puisqu’il est diffusé sur une des plus grandes chaînes de télévision québécoise et des journalistes avec l’imagination d’un enfant d’âge pré-scolaire utilise ce que les gens ont vu à la télé durant la semaine, le mélange avec quelques potins obtenues par l’entourage de la production, écrivent un texte de plusieurs pages et attendent la manne que rapportera la prochaine parution de leur revue.

La diversité d’information

Tel que mentionné dans la première partie du texte, Gesca contrôle 51,4% du marché des quotidiens. Quebecor en possède en plus 45%. Faites le calcul, il reste à peine 4% du marché pour les autres quotidiens. La diversité des nouvelles ne pratiquement pas selon les journaux de chacune de ces entreprises. Le Journal de Québec et le Journal de Montréal nous présente les mêmes nouvelles, parfois réécrites par d’autres journalistes pour varier. Mais la seule chose qui varie vraiment d’un journal à l’autre est la publicité, et même là… De plus, 50% du marché télévisuel est exploité par ces grandes entreprises, dont 30% seulement par Quebecor; laissant seulement la moitié du marché aux autres concurrents.

Ce qui distingue La Presse, Le Soleil et ses autres éditions variant selon la région des journaux de Quebecor est certainement le sensationnalisme. Quebecor tire profit d’un peuple facilement impressionnable en les attirant tant vers leur réseau de télévision que vers leurs magazines ou quotidiens.

Dans l’article « Médias :La convergence au pouvoir », Paul Cauchon écrit « On peut compter à l'infini le nombre d'articles publiés par l'un et par l'autre [Quebecor et les autres médias concurrents], mais il ne faut pas perdre de vue l'essentiel : en permettant à Quebecor de posséder autant de médias écrits et électroniques la société québécoise a engendré un véritable monstre qui contamine maintenant l'ensemble de la couverture journalistique. »

Aucune réglementation

Dans un article du Centre d’études sur les médias de l’Université Laval, il était dit qu’aucune réglementation n’a jamais été adopté au Canada concernant la limitation spécifique la concentration de la propriété des médias. En plus, l’organisme, n’a pas de juridiction sur la propriété des journaux et que, dans ce secteur, seules les règles générales relatives à la concurrence s’appliquent.

Les solutions possibles pour l’avenir

Selon moi, les seules solutions pour prévenir la montée grandissante de la convergence médiatique sera d’instaurer une législation limitant l’exploitation des médias par une même société. Et ce, non pas seulement pour empêcher l’enrichissement des capitalistes, mais de permettre à la population de s’informer adéquatement et avec une certaine variété.


Sources:

CAUCHON, Paul. « Médias:
La convergence au pouvoir », Le Devoir, lundi 17 novembre 2003.

CAUCHON,
Paul. « Médias: L'inépuisable sujet de la convergence », Le Devoir, lundi 3 mai
2004.

Presse canadienne. « Quebecor exportera sa convergence à Toronto
», Le Devoir, samedi 20 et dimanche 21 novembre 2004.

DESCÔTEAUX,
Bernard. « Naissance d'un géant », Le Devoir, vendredi 14 octobre 2005.

« Débats concernant la concentration des médias au Québec et au Canada
», Université Laval : Centre d’études sur les Médias, 2005, [19 mars 2006].

« La concentration de la presse à l’ère de la ‘convergence’ »,
Université Laval : Centre d’études sur les Médias, février 2001, [19 mars 2006].

jeudi 3 mai 2007

Les étudiant-e-s du CÉGEP de Thetford disent non au dégel

Suite à l’annonce du dégel des frais de scolarité par le cabinet de la Ministre de l’éducation Michelle Courchesne, la Coalition d’Appui à la Frustration Étudiante (CAFÉ), s’est élevée contre cette mesure en manifestant devant le bureau de comté du député de Frontenac et Ministre de l’agriculture, des pêcheries et de l’alimentation.

Dès leur arrivée, les étudiant-e-s ont été accueilli-e-s par les forces policières qui avaient préalablement verrouillé les portes. Quatre policiers municipaux ainsi que Michel Verreault, lieutenant municipal, et François Lamonde, sergent-enquêteur du bureau régional d’enquête de la Sûreté du Québec. Les manifestant-e-s étaient pacifiques et l’ont bien spécifié aux agents sur place qui n’ont admis que deux personnes à l’intérieur et ont refusé que les co-portes-paroles soient filmés durant leur rencontre avec l’attaché de presse de M. Lessard, M. Yvon Nadeau. Les étudiant-e-s désiraient rencontrer M. Nadeau sur le perron de l’édifice, mais il a refusé de faire face aux manifestant-e-s armé-e-s seulement de pancartes et de… sourires! Les co-porte-paroles ont remis leurs revendications pour une deuxième fois puisqu’en entretien privé à M. Lessard, il avait avoué ne pas avoir pris connaissance du document.

Pendant près d’une heure, les étudiant-e-s de niveau collégial ont scandé et chanté tous en rond dans le stationnement devant le bureau de M. Lessard, alors que les policiers les observaient sur un pied d’alerte.

David Poulin, un des porte-paroles de la CAFÉ a déclaré que c’était « inadmissible que tous les effectifs policiers soient déployés pour une simple manifestation. S’il y avait eu une urgence, une majorité des agents étaient monopolisés au même endroit. »

« Les étudiants ont été clairs, signale M. Poulin, et ils ne laisseront pas tomber tant qu’ils n’obtiendront pas ce qu’ils veulent. Le dégel des frais de scolarité ne fait qu’augmenté le fossé entre les classes sociales. Une étude de Statistiques Canada démontrait, en 2002, que dans 70% des cas les obstacles à la continuité des études étaient d’ordre financier. »

Il faut rappeler que les étudiant-e-s s’étaient prononcé-e-s en assemblée générale, le 11 avril dernier, à plus de 75% contre le dégel des frais de scolarité, et 66% de ceux-ci en faveur de la gratuité scolaire.

Une pétition a été déposée en même temps que le document de revendications. Celle-ci compte 144 noms, récoltés en 2 jours, dont 123 signataires de niveau pré-universitaire (Sciences sociales, Sciences de la nature, Art et lettres) qui seront touchés par cette hausse de frais. Ces dernières signatures représentent plus de 60% des étudiants de ce niveau.

Source: David Poulin et Hugo Royer
Co-portes-parole de la CAFÉ